Équivalence de la licence professionnelle dans le système éducatif
Un diplôme décroché à l’issue d’une licence professionnelle ne promet rien d’uniforme, ni sur le territoire national, ni au-delà des frontières. Selon les universités, les pays ou les secteurs, chaque parcours se heurte à ses propres règles de reconnaissance, parfois assorties de démarches administratives supplémentaires, même quand la formation porte le sceau de l’État.
Certaines filières universitaires ouvrent les portes du master aux titulaires d’une licence professionnelle ; d’autres, au contraire, ferment la porte ou n’acceptent l’accès qu’en échange de compléments de formation. Hors de France, tout se complique : l’équivalence du diplôme dépend alors d’organismes spécialisés, ce qui sème souvent le doute chez les diplômés.
Plan de l'article
Comprendre la licence professionnelle dans le paysage éducatif français
La licence professionnelle occupe une place bien définie dans le schéma LMD (licence, master, doctorat), qui structure l’enseignement supérieur français depuis le début des années 2000. Ce diplôme national, validé par l’État, correspond à un niveau Bac+3, soit trois années après le baccalauréat. Sa raison d’être : proposer une formation courte, tournée vers l’emploi, et adaptée aux besoins concrets du monde économique.
Accessible après un Bac+2 (BTS, DUT ou deuxième année de licence), la licence professionnelle se prépare en un an. Sa pédagogie mise sur l’acquisition de compétences immédiatement mobilisables en entreprise et favorise l’entrée rapide dans la vie active. Ici, les cours théoriques alternent avec les mises en situation et les stages, pour plonger les étudiants au cœur de la réalité professionnelle.
Pour mieux cerner les spécificités de cette formation, voici ce qui la distingue :
- Le diplôme reconnu par l’État est inscrit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Ce référencement atteste de sa valeur sur le marché du travail et garantit la cohérence des certifications professionnelles délivrées.
- Les écoles et universités partenaires ajustent leurs formations pour répondre aux attentes du monde professionnel, assurant une adéquation entre formation et besoins des employeurs.
La licence professionnelle s’est donc imposée comme un véritable tremplin d’insertion professionnelle pour de nombreux jeunes diplômés. Depuis la réforme du LMD, sa reconnaissance s’est renforcée parmi les diplômes français et diplômes nationaux, et elle permet, sous certaines conditions, d’envisager une poursuite en master ou d’autres évolutions de carrière.
À quelles formations et diplômes la licence professionnelle est-elle équivalente en France et à l’international ?
La licence professionnelle occupe une position particulière dans l’architecture du système LMD. Diplôme de niveau Bac+3, elle partage le même grade universitaire que la licence générale, tout en se distinguant par son orientation appliquée et son lien étroit avec le monde du travail.
Sur le territoire français, la licence professionnelle est considérée comme équivalente à plusieurs autres formations :
- une licence générale, tant sur le plan académique que pour le niveau d’études ;
- certains bachelors proposés par des écoles de commerce ou d’ingénieurs, sous réserve d’accréditation par la Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG) ou la Commission des titres d’ingénieur (CTI) ;
- les diplômes inscrits au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) de niveau 6.
À l’étranger, tout se joue sur la reconnaissance institutionnelle et les accords bilatéraux. Dans l’espace européen, la licence professionnelle s’intègre dans la logique du Bachelor, premier cycle universitaire dans de nombreux pays. Mais chaque État applique ses propres critères, souvent via des organismes comme le centre ENIC-NARIC, chargé de comparer les diplômes étrangers selon leur niveau, leur durée et leur contenu pédagogique.
Dans le monde anglo-saxon ou les pays nordiques, le terme Bachelor’s degree désigne généralement un diplôme universitaire obtenu après trois ou quatre ans d’études postsecondaires. La licence professionnelle française s’inscrit dans cette catégorie, même si son orientation très professionnalisante peut parfois entraîner une évaluation spécifique lors des candidatures à un master ou à une business school.
Reconnaissance officielle et démarches pour faire valider son diplôme
Obtenir la reconnaissance de son diplôme reste une étape clé pour tout détenteur d’une licence professionnelle souhaitant valoriser son parcours en France ou à l’étranger. Ce diplôme, délivré par des établissements publics habilités par le ministère de l’enseignement supérieur et enregistré de droit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), possède un statut national. Cette inscription officialise la reconnaissance par l’État et facilite l’accès aux concours de la fonction publique, à la VAE (validation des acquis de l’expérience) ou encore à la poursuite d’études universitaires.
Pour une reconnaissance hors de France, la démarche passe souvent par le centre ENIC-NARIC, qui évalue la correspondance des diplômes entre pays et délivre, sur demande, une attestation de comparabilité. Ce document devient indispensable pour intégrer une université étrangère ou candidater à des postes nécessitant une équivalence de diplôme.
Dans certains contextes, universités et employeurs exigent aussi une traduction officielle du diplôme et du relevé de notes. Pour ceux qui visent des professions réglementées, des démarches supplémentaires s’imposent, supervisées par les ordres professionnels ou par des instances sectorielles comme la CTI pour l’ingénierie ou la DCG pour le secteur comptable.
Voici les principales démarches à anticiper pour faire valider sa licence professionnelle :
- Inscription du diplôme au RNCP
- Obtention d’une attestation de comparabilité via ENIC-NARIC
- Traduction certifiée de l’ensemble des documents académiques
- Procédures spécifiques pour accéder à certaines professions réglementées
Chaque parcours de reconnaissance s’accompagne de ses particularités, mais une chose demeure : la licence professionnelle trace sa route, à la croisée des mondes académique et professionnel. Entre promesse d’emploi rapide et possibilité d’études supérieures, ce diplôme continue de bousculer les lignes du système éducatif, en France comme ailleurs. Jusqu’où ira-t-il pour ouvrir de nouveaux horizons ?
