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Plan PDC : définition et importance pour votre entreprise

Un chiffre. Depuis 2019, toute entreprise, quelle que soit sa taille, a l’obligation d’organiser la montée en compétences de ses salariés selon des règles précises. Pourtant, beaucoup continuent d’appliquer, sans remise en question, d’anciennes recettes, laissant de côté des dispositifs pourtant décisifs pour rester compétitifs et attractifs.

Choisir de faire l’impasse sur ces obligations, c’est non seulement s’exposer à des sanctions, mais aussi passer à côté d’un puissant levier de fidélisation et de performance. Ici, les enjeux se jouent à la croisée du droit, de l’économie… et de l’humain.

Le plan de développement des compétences : définition, cadre légal et différences avec les autres dispositifs

Le plan de développement des compétences est bien plus qu’un simple outil RH : il structure toute la formation professionnelle de l’entreprise. Instauré par la loi avenir professionnel de 2018, il prend le relais du « plan de formation » et impose une nouvelle vision, où la formation devient un volet central de la stratégie d’entreprise. Désormais, le code du travail oblige l’employeur à adapter les compétences de ses salariés à leur poste et à anticiper les évolutions, des tâches comme des technologies.

Le plan de développement des compétences s’appuie sur deux grandes familles d’actions de formation :

  • Les actions obligatoires : celles imposées par la loi ou nécessaires pour travailler en toute sécurité, ou pour garantir la conformité au contrat de travail.
  • Les actions non obligatoires : décidées à l’initiative de l’employeur, pour accompagner la transformation ou l’évolution des compétences.

Contrairement au CPF (compte personnel de formation), au bilan de compétences ou à la VAE (validation des acquis de l’expérience), le plan PDC relève entièrement de la responsabilité de l’entreprise. C’est à l’employeur d’identifier les besoins, de choisir les actions et d’en assurer le financement.

Ce dispositif se distingue aussi par sa dimension collective : il vise à faire progresser l’ensemble des salariés, en cohérence avec la ligne stratégique de l’organisation. Selon les modalités prévues dans le contrat de travail et le cadre du dialogue social, les formations peuvent avoir lieu pendant ou en dehors du temps de travail. Construire un plan de développement des compétences, c’est donc arbitrer entre compétitivité, conformité et développement professionnel, pour que chacun y trouve sa place.

Pourquoi le plan PDC est devenu un enjeu stratégique pour les entreprises et les salariés

Le plan de développement des compétences s’impose désormais comme un levier central d’adaptation des salariés à leur poste et, pour l’entreprise, un gage de performance durable. Les métiers changent, les compétences d’hier ne suffisent plus : il faut apprendre, désapprendre, réapprendre. Les directions ne s’y trompent pas : ce dispositif ne sert pas qu’à cocher la case du code du travail, il dynamise aussi la motivation et la fidélisation des salariés.

Mettre en place un plan PDC, c’est miser sur l’employabilité et sécuriser les parcours. Les actions de formation, qu’elles soient imposées ou stratégiques, sont taillées pour répondre aux exigences du marché et anticiper les mutations du secteur. Les chiffres sont là : les salariés se sentent nettement plus engagés lorsque leur entreprise investit dans leur montée en compétences.

Pour les employeurs, ce n’est pas qu’une question de conformité : le plan PDC structure la gestion des ressources humaines, réduit les résistances au changement et installe un climat de confiance autour du projet collectif. Un salarié qui refuse sans raison valable une action de formation obligatoire ? Cela peut, selon la jurisprudence, justifier un licenciement, surtout si la formation conditionne la pratique du métier.

Voici ce que le plan PDC permet réellement en entreprise :

  • Anticiper l’évolution des métiers et garder une longueur d’avance sur la concurrence
  • Valoriser le temps de formation, qui s’intègre dans la rémunération du salarié
  • Impliquer les équipes dans la construction du plan, pour renforcer l’engagement de chacun

La formation professionnelle s’impose ainsi comme un pilier du dialogue social et de la gestion RH, pleinement intégrée à la stratégie d’entreprise.

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Mettre en place un plan PDC efficace : étapes clés, acteurs impliqués et bonnes pratiques à connaître

Construire un plan de développement des compétences efficace ne s’improvise pas. Tout commence par un diagnostic précis, souvent conduit lors de l’entretien professionnel ou de l’entretien annuel d’évaluation. Ces temps d’échange servent à repérer les écarts entre les compétences nécessaires et celles déjà maîtrisées en interne. Ce n’est pas une simple formalité : c’est le moment où managers, RH et salariés peuvent évoquer concrètement les évolutions de poste, les besoins et les ambitions, tant collectives qu’individuelles.

Vient ensuite la phase de co-construction : le CSE (comité social et économique) représente les salariés, tandis que les OPCO de branche apportent leur expertise pour sélectionner les actions de formation pertinentes et optimiser le financement. Les fonds issus de la contribution à la formation professionnelle, collectés par l’urssaf et parfois complétés par le Fonds social européen, permettent de maximiser les budgets disponibles.

Quelques repères s’imposent pour un plan PDC réussi :

  • Privilégier les formations certifiantes, pour garantir la reconnaissance des parcours
  • Alterner théorie et pratique, pour ancrer les acquis dans le quotidien du travail
  • Associer les salariés à la définition des parcours, pour mieux répondre à leurs attentes
  • Piloter la démarche avec des outils adaptés (plan développement compétences outil), afin de suivre et d’ajuster les actions

Informer régulièrement sur les objectifs, les étapes et les résultats des formations entretient la dynamique et motive les équipes. Enfin, l’évaluation du plan lors des bilans annuels permet d’ajuster la stratégie, de corriger le tir et surtout, d’ancrer durablement une culture de la formation dans l’entreprise.

Un plan PDC qui vit, c’est une entreprise qui avance. À chaque diagnostic, à chaque formation, elle se prépare à relever les défis de demain, forte de ses talents et de leur évolution constante.